mercredi, 25 avril 2007
Le Discours
© Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem
L’assistance était belle, on parlait politique
 Et tous les orateurs avaient eu du succès
 Ils avaient exposé les dernières statistiques
 Et chacun à présent se sentait rassuré
 «Entre les démagogues, les traites, et les menteurs
 On ne sait vraiment plus mon cher pour qui voter !»
 On avait oublié d’éteindre un projecteur
 Quand soudain des coulisses un homme est arrivé …
 Il y eut un silence, alors il a chanté :
 
 Demain tout peut changer
 Ma seule politique, c’est mon pouvoir d’aimer !
 Je veux créer un monde, un monde à notre image
 Monde où nous serons fous, monde où nous serons sages
 Mon premier sera l’Homme, ma première la Femme
 L’Enfant sera mon cœur, le Vieillard mon âme.
 Plus de papa-maman, plus de bible, plus de lois,
 Plus de cette morale qui enfante la haine
 Et qui met pour leurs crimes au service des rois
 Le peu qu’il nous restait de la conscience humaine …
 
 Demain tout peut changer
 Ma seule politique, c’est mon pouvoir d’aimer !
 Je t’apprendrai à lire dans les yeux des étoiles
 L’alphabet de la joie, les verbes en mouvement
 Je t’apprendrai à lire sur le front des étoiles
 Le grand livre oublié du message des vents.
 Et s’il faut que mes ongles creusent ta carapace
 J’inventerai des mots qui sauront t’écorcher
 J’arracherai de toi ces lambeaux de grimace
 Cette servilité qui t’a défiguré …
 
 Demain tout peut changer
 Ma seule politique, c’est mon pouvoir d’aimer !
 Faut-il que je te montre le rire de la haine
 Sous le masque de plomb d’un garçon de quinze ans
 Auquel on a appris semaine après semaine
 A ne jamais confondre travail et sentiment
 Qui donne un coup de pied au ventre de sa chienne
 Et puis va étudier sa leçon d’allemand
 Et qui demain fera des enfants à la chaîne
 Auxquels il apprendra à devenir méchants …
 
 Demain tout doit changer
 Ma seule politique, c’est mon pouvoir d’AIMER !
 L’assistance était belle, on parlait politique
 Et tous les orateurs avaient eu du succès
 Pourtant je me souviens qu’un moment de panique
 Secoua les premiers rangs de cette noble assemblée.
 «Qu’attend donc la police ? C’est un provocateur
 Vous voyez bien ma chère qu’on n’est pas protégés !»
 Mais une balle éteignit soudain le projecteur
 Ce n’est qu’à la troisième que l’homme fut touché.
 Il y eut un silence et quelqu’un a crié :
 
 Demain tout va changer
 Ma seule politique, c’est mon pouvoir de TUER !
17:40 Publié dans Les Mots que je te dis ...  | Lien permanent  | Commentaires (2)  | Tags : chanson,  auteur,  littérature,  poète,  discours politique,  diseur de poème,  poésie |  |
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