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jeudi, 31 juillet 2008

Adieu Poète

Bientôt presque 1 an déjà que Jacques Deslandes nous a quittés au petit matin du 14 Septembre 2007, après avoir mener un dur et inégal combat contre la pernicieuse maladie qui l'a emporté. Il laisse un vide immense dans nos têtes et dans nos coeurs.
Mais le son pénétrant de sa voix de poète demeure ainsi que ses textes si poignants et si inspirés ... Pour nous rappeller que la vie est belle même si parfois le désespoir l'emporte parce qu'on la voudrait meilleure et surtout moins injuste.
Jacques nous a laissé des centaines de poèmes qu'il a presque tous enregistrés. Ce qui fait que paradoxalement, il reste encore très présent parmi nous et qu'avec les enfants nous avons du mal à vraiment réaliser son absence. Comme il le décrit si bien dans les extraits ci-après d'un texte qu'il avait écrit à l'occasion de la mort d'un de ses amis.

(...)

L’absence, c’est comme un puits qu’on aurait dans sa tête
Qui fait pleurer nos yeux quand nos yeux se souviennent :
L’absence, c’est tout ce que l’amour ne veut pas être :
C’est ce trop plein de manque, c’est ce si peu de l’autre
Qu’on se retrouve nu, sans pouvoir rien donner.  

(...)

L’absence, c’est aussi la révolte :
Deux enfants t’ont perdu qui refusaient ta mort
C’est l’envie de crier, de hurler au silence
Un pied au bord du vide pour conjurer le sort
Mordre l’absence à mort ! …Mais la vie est plus forte !

(...)

C’est qu’avec le temps, l’absence, quand on y pense,
C’est déjà plus l’absence ;
L’absent, si on y pense n’est déjà plus l’absent …
Et il est là quelque part entre nous
(...)

(...)

 

L'âme des Poètes, merveilleuse chanson de Charles Trenet

23:18 Publié dans Ma Vie en poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : adieu, poète, mort, absence, poésie | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

vendredi, 10 mars 2006

Le courant d'air

Un très curieux petit poème peu connu de René de Obaldia                                                                                                                                                                                                                               
                                                                                                                                                                - - Maman, Maman viens voir
Maman le canari tombé de son perchoir
Avec un oeil tout gris
et le bec rabougri
et les pattes raidies
tout drôle sans un cri
Vite Maman vite
t'as pas de l'eau bénite
mets ta main il est froid
tout froid dans sa queue de pie
Maman qu'est-ce que tu crois?
- Il est mort mon petit
Je ne peux rien pour lui
C'est comme ta grand-mère
il est monté tout droit au paradis
- D'abord grand-mère est en enfer!
- Hector! ne prononce pas des paroles impies
- Mais comment il est mort Maman
Comment?
- Je ne sais pas, un courant d'air probablement
- Un courant d'air?
Et qu'est ce que ça veut dire la mort
C'est pour rire dis Maman, c'est pour rire
- C'est pour rire, c'est pour rire
Tu ne vas pas pleurer
Mon petit homme, mon petit trois pommes
Mon petit ange, mon petit frisé ...
- Vite Maman, ferme les fenêtres
Il ne faut pas que l'air pénètre
Ferme les portes, les vasistas
Ne laisse pas rentrer le vent
Autrement toi aussi tu vas tomber morte
Sans plus jamais parler
Jamais plus t'envoler
Le bec soudain cloué, les ailes au-dedans
Et pour combien de temps dis Maman
POUR COMBIEN DE TEMPS

23:35 Publié dans Parmi mes auteurs préférés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, littérature, poète, mère, mort, poème | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

samedi, 12 novembre 2005

Aux fils des mères encore vivantes ...

Voici la conclusion du LIVRE DE MA MERE d'Albert Cohen. Merveilleux petit livre qu'il faut je crois avoir lu un jour dans sa vie.             
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Fils des mères encore vivantes,
n'oubliez plus que vos mères sont mortelles.
Je n'aurais pas écrit en vain,
si l'un de vous, après avoir lu mon chant de mort,
est plus doux avec sa mère, un soir,
à cause de moi et de ma mère.
Aimez-la mieux que je n'ai su aimer ma mère
Que chaque jour vous lui apportiez une joie,
c'est ce que je vous dis du droit de mon regret,
gravement du haut de mon deuil.
Ces paroles que je vous adresse, fils des mères encore vivantes,
sont les seules condoléances qu'à moi-même je puisse m'offrir.
Pendant qu'il est temps, fils,
pendant qu'elle est encore là
Hâtez-vous,
car bientôt l'immobilité sera sur sa face
imperceptiblement souriante,
virginalement.
Mais je vous connais,
et rien ne vous ôtera à votre folle indifférence
aussi longtemps que vos mères seront vivantes.
Aucun fils ne sait vraiment que sa mère mourra
et tous les fils se fâchent et s'impatientent contre leur mère,
les fous si tôt punis.

22:40 Publié dans Parmi mes auteurs préférés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, littérature, mère, mort, fils | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |