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lundi, 12 mai 2014

Fouille dans ta tête

Fouille dans ta tête

Pour y trouver des mots

Pas forcément des mots nouveaux

Des mots de tous les jours

Qui naissent comme ça

Simplement

Parce que tu es là

Des mots qui te caressent

Des mots qui te tendressent

Des mots qui te disent tout

Et aux autres rien

Mais vraiment rien du tout

Rien qu’ils ne peuvent surprendre
Des mots qu’ils ne peuvent comprendre
Qui disent à toi ce que je veux te dire
Des mots
Qui les feront sourirent et qui te feront rire
Des mots
Dont ils ne riront pas vraiment
Par faute de comprendre
Des mots
Mais pas à eux tout simplement
Des mots
Qui ouvriraient les portes de l’enfance
Des mots tout juste appris
Des mots à peine compris
Des mots comme pour une défense

Des mots qui sont des jeux
Et puis que l’on dépense comme en toute innocence
Pour se comprendre mieux
Dans un combat à deux
Duels de révérence
Duels de mots creux
Des mots qui sont des cris
Pas trop forts mais quand même
Des mots qui sont des cris
Pour exalter la vie
D
es mots qui sont des cris
Pour lui dire je t’aime
Des mots qui sont des cris
Des cris que l’amour mène
Des mots qui sont des cris
Des cris que l’amour tue
Tourmente et mine
Tout simplement
Je ne connais qu’un cri : Maman
Mais des mots qu’il faut vivre
Des mots qu’il faut comprendre et puis surprendre aussi
Des mots qui font de nous celui qui est surpris

Des mots pour exalter ce peu qu’on a de vivre
Des mots pour relater aussi petit que nous
Des mots pour dire tout simplement
Des mots pour dire tout bêtement
Il est si difficile d’aimer pour tous
Dans ce monde imbécile où tout est déformé
Aimer n’a plus de sens
Et pourtant
Je t’aime

© Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem

 

auteur,poésie,poème,poète,amour,mots,aimer

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vendredi, 20 septembre 2013

Tu seras un homme …

 © Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem (Adaptation libre d’après R. Kipling)     

 

 

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie

Et sans trop d’amertume te mettre à reconstruire,

Si tu peux oublier les injures et les cris

Pour peu qu’on te rende un sourire

Si au beau temps d’aimer tu deviens fou d’amour

Ivre de joie, d’espoir, mais surtout de tendresse,

Si te sachant haï, sans haïr à ton tour

Tu ne renies pas ton ivresse ;

 

Si toutes tes paroles sont traduites en mensonges

Comme autant de poignards qu’on plante dans ton dos,

Si tu sais rester fier même en jetant l’éponge

Sans mentir toi même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne au côté des puissants

Mais défendre les humbles, dénoncer la misère,

Si, découvrant la honte du pouvoir de l’argent

Tu sais raviver ta colère ;

 

Si tu peux méditer, observer et connaître

Sans trop désespérer des hommes en leur fureur,

Si tu sais préférer l’esclave à son maître,

Te faire l’ennemi du malheur ;

Si tu peux être dur quand l’autre est le plus fort,

Si tu peux être faible quand l’autre est un enfant,

Si tu sais être bon jusqu’au soir de ta mort

Même si ton monde est méchant ;

 

Si tu peux rencontrer succès après défaites

Sans jamais être dupe des raisons qui t’y mènent,

Si tu sais faire briller ce soleil dans ta tête :

L’amour de la famille humaine ;

Alors rires et pleurs, colères, défaites, victoires,

Seront autant de marches que tu auras gravies

Et plus vrai que ces dieux enrubannés de gloire,

 Tu seras un homme, mon fils.

18:26 Publié dans Les Mots que je te dis ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteur, poésie, poème, poète, amour, homme | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

mercredi, 07 mars 2012

Comédie

© Jacques Deslandes 

La comédie est à l’homme 
Ce que le rire est à la mort
 Comédie, drame et tragédie
Sont des partenaires d’abord
 
Le drame c’est une comédie
Que l’on a écrit tragiquement
La tragédie est une folie
Folie des hommes de tous les temps
 
Comédie ...
« Castigat ridendo mores »
Elle châtie les mœurs en riant
Et elle le fait avec tendresse
Quand l’homme est fou depuis longtemps
 

Homme dépossédé de lui-même

Et qui est bien vivant pourtant

Pourquoi la vie a tant de haine

A le déposséder tellement
 

Comédie ...

Scénario de la vie

Farce à rire, farce à aimer

Farce aux humains du monde entier
 
Comédie ...
Farce à jouer
Pour les humains qu’elle fera rire
Rire à gorge déployée 

16:39 Publié dans Les Mots que je te dis ... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, auteur, littérature, poème | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

mardi, 14 février 2012

Écoute, rêve et peins

© Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem
 poème,auteur

Je n’avais jamais su dessiner quatre pattes à un cheval
Ni même à un âne
Même si je savais qu’il y en a beaucoup comme moi
Qui marchent très bien sur leurs deux pieds
C’est pour cela que je voulais être riche, très riche,
Plus riche que tous les riches.
Je parle de tout l’argent qu’on peut imaginer :
Tout l’argent de la terre dans une immense soupière.

 « Écoute, rêve et peins ... Écoute, rêve et peins ... »
 

Alors, avec tout cet argent, avec tout l’argent du monde
Je créerais un musée immense
La terre serait à peine assez grande pour loger mon musée.
Aussitôt, j’y inviterais tous les enfants de la terre
Des blancs, des bleus, des rouges, des verts, des jaunes,
Des marrons, des chocolats, des noirs
Bref, toutes les couleurs qui servent aux peintres
Ou qu’ils inventent pour peindre mieux.
D’ailleurs, ils seraient là les peintres, tous les peintres
Cachés derrière leurs tableaux.
Pendant ce temps, moi, avec tout mon argent,
J’achèterais tous les orchestres, les musiciens,
Et aussi tous les chanteurs de la terre.
Ils habiteraient dans mon musée et pour tous les enfants
Ils joueraient leur musique et les enfants taperaient des mains
Tsouin, tsouin, vive la musique et vive les musiciens.
Il y aurait aussi tous les poètes, tous les écrivains,
Ils inventeraient des mots sur les musiques
Et les enfants les chanteraient.
Des mots comme « Vive la vie, elle est fille de la terre.
Vive la terre, elle est mère de la vie ... »,
Et tous les enfants chanteraient à perdre haleine.
Et moi dans moi coin je chanterais avec eux
Tout bas pour ne pas les déranger, je chanterais ce refrain :

 « Écoute, chante et peins ... Écoute, chante et peins ... »
 

Les musiciens seraient venus avec ceux qui dessinent leur musique dans le ciel.
Les danseurs, tous les danseurs de la terre.
Ils seraient là devant les orchestres, ils s’élanceraient dans l’air,
Ils tournoieraient dans l’espace, légers mais forts.
Ils prendraient les enfants par la main, tous les enfants de la terre
Et ils leur apprendraient leurs arabesques, leurs virevoltes, leurs pirouettes.
Et ils dessineraient la vie née de toutes les musiques
Simplement avec leurs corps, mais si fort, si fort.
Et les enfants danseraient, danseraient, et moi dans mon coin
Je me lèverais et j’irais danser avec eux. Et on rirait, on rirait,
On tournerait en rond tout autour de la terre comme des fous.
Des fous heureux, des fous joyeux, comme autrefois quand j’étais enfant,
Et que mes sœurs et moi on dansait en riant tout autour de ma mère
Jusqu’à ce que la tête lui tourne et qu’elle nous tourne aussi
Alors on tombait  sur notre cul. Un cul c’est deux fesses, ça amortit,
Si bien qu’on ne se faisait jamais mal.
Il y avait toujours une des filles qui avait fait pipi dans sa culotte,
Alors on riait de plus belle. Et notre mère riait  aussi
Et plus on riait, plus la sœur continuait à faire pipi.
Après, quand tout le monde était calmé, on nettoyait la piste de danse,
C'est-à-dire en fait le carrelage de la cuisine.
C’est cela d’abord la danse, cela consiste à être fous,
Fous d’espace, fous de musique. Et les danseurs chanteraient en chœur
« Dessine ton corps à l’image de ta vie, dessine ton corps au rythme de ta vie ... »

« Écoute, danse et peins ... Écoute, danse et peins ... »
 

Au petit matin, après avoir un peu dormi, nous visiterions tous les « ie »,
Les spécialistes de biologie, de chimie, tous ceux qui expliquent la vie.
On dit que ce sont des savants et ils seraient là avec nous.
On appellerait aussi les « iques », mathématiques, physique,
Et tous les autres « iques » aussi. Et puis également tous les « ismes »
Mais là il faudrait faire le tri : il y a des bons et des mauvais « ismes ».
Ceux-là on les mettrait de côté, on les isolerait
Pour qu’ils ne puissent pas faire de mal à nos vies.
Les enfants de toute la terre raconteraient leur propre histoire  aux savants.
Pour une question de langue, ils dessineraient leur enfance
Ils leur dessineraient comment ils ont grandi.
Ils dessineraient aux savants leurs parents, leur logis,
Le plus souvent leur taudis. Et les savants assoiffés de comprendre
Écouteraient les enfants religieusement. Ils se tairaient longtemps.
Longuement ils parleraient entre eux : « Comment faire pour les aider diraient certains ...
Il suffirait de leur montrer qu’on les aime diraient d’autres ... ». 
Il suffirait qu’on les aime.
Après avoir fait la pause, pour que les enfants se reposent un peu,
Tous les savants du monde entier viendraient nous expliquer la vie :
Qui nous sommes, pourquoi, comment. Ils nous raconteraient la terre
Avant et après l’heure du petit déjeuner.
Ils nous dessineraient la terre vue du ciel et vue de nous.
Ils nous raconteraient notre mère, notre terre, si belle en tout.
Et je sais bien ce qu’elle dirait aux enfants,
Aux enfants à demi endormis :

« Écoute, pense et peins ... Écoute, pense et peins ... »
 

On aurait disposé tout autour de l’immense musée de la terre
De gigantesques toiles blanches, et aussi des crayons, des pinceaux,
Des peintures, bref tout ce qu’il faut pour dessiner le monde entier.
Aussi après avoir bien chanté les enfants se lèveraient et iraient dessiner
Des animaux, des plantes et aussi des rochers qui fabriquent les montagnes.
Ils peindraient des chevaux avec quatre pattes, des poules à deux pieds,
Et puis aussi plein d’animaux bizarres que je ne connais pas.
Aussi des oiseaux, beaucoup d’oiseaux, partout des oiseaux.
Près des oiseaux, il y aurait de l’eau, beaucoup d’eau, des mers, des océans,
De la neige, de la pluie qui fabriquent des torrents.
Un groupe d’enfants de toutes les couleurs viendrait me prendre par la main
Et me dirait « Viens, toi aussi tu vas dessiner, tu vas peindre ... »
« Mais je ne sais pas dessiner quatre pattes à un cheval ... ». « Ce n’est pas grave,
Dessine d’abord les pattes et après tu poseras sur les pattes l’animal que tu veux,
Un cheval, un chien, un chat et même une girafe ou un rhinocéros.
Et aussi, plein d’animaux incroyables qui peut-être un jour existeront ».
Alors, je me lèverais et je dessinerais des pattes, des milliers de pattes partout
Et les enfants poseraient sur mes pattes toutes sortes d’animaux très beaux.
Les peintres, si sérieux, si concentrés face aux dessins des enfants
Ne pourraient s’empêcher de rire en regardant les miens.
J’aurais honte et dirais aux enfants : « Vous voyez bien que je ne sais pas dessiner ... »
« Mais si, mais si, répondraient les enfants, ils sont heureux c’est tout.
C’est bien de ne pas savoir, ça oblige à apprendre et c’est beau ... »
Alors, je continuerais à dessiner pendant que les enfants chanteraient : 

« Écoute, rêve et peins ... Écoute, rêve et peins ... »

 

Aujourd’hui, je sais dessiner quatre pattes à un cheval,
Je dessine les pattes et le cheval vient doucement s’asseoir dessus.
On se regarde, je hennis et lui rigole, en fait on est heureux.
Je lui apprends à dessiner un homme
Mais lui non plus n’est pas très doué.
Pourtant j’ai confiance en lui, ça viendra ...
Tu vois comme ils sont beaux les rêves qui habitent mes insomnies
Tu vois comme ils sont vrais aussi. Alors

« Écoute, chante, danse, pense, rêve et peins ... »

 

« Écoute, chante, danse, pense, rêve et peins ... »

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samedi, 27 septembre 2008

Il nous faut vivre

© Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem

Il nous faut vivre
Tel que l’on est
Il nous faut vivre
Tel que l’on sait 

Il nous faut vivre
Au-delà de tout
Il nous faut vivre
Au-delà de nous

Il nous faut vivre
Bien différents
Il nous faut vivre
Totalement

Il nous faut vivre
Pour qui nous sommes
Il nous faut vivre
Pour nous en somme

18:56 Publié dans Les Mots que je te dis ... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, auteur, littérature, diseur de poème, poème, la vie, slam | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

dimanche, 03 juin 2007

C’est beau d’être né de toi

En ce jour de Fêtes des mères, voici une chanson pour dire tout son amour à toutes les Mamans du monde


podcast 
 

C’est beau d’être né de toi
C’est beau que tu aimes Papa
C’est beau cette vie que l’on a
C’est beau d’être aimé de toi

Maman, je veux te dire je t’aime
Je veux te le dire en poème
Mais, je ne sais comment l’écrire
Y’a trop de mots pour te le dire

C’est beau d’être né de toi
C’est beau que tu aimes Papa
C’est beau cette vie que l’on a
C’est beau d’être aimé de toi

Je sais qu’un jour je serai grand
Je vais devenir un parent
Tu seras toujours ma maman
Encore plus fort que maintenant

C’est beau d’être né de toi
C’est beau que tu aimes Papa
C’est beau cette vie que l’on a

C’est beau d’être aimé de toi

Tu dis qu’un jour tu vas partir
Maman, tu ne dois pas mourir
La mort n’est pas faite pour toi
Maman, il te faut rester là

C’est beau d’être né de toi
C’est beau que tu aimes Papa
C’est beau cette vie que l’on a
C’est beau d’être aimé de toi

Maman, je veux te dire je t’aime
Je veux te le dire en poème
Maman, c’est ta fête aujourd’hui
Merci d’avoir créé ma vie

© Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem

11:50 Publié dans Les Mots que je te dis ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteur, poésie, poème, poète, fête des mères, maman, chanson | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

mardi, 27 mars 2007

Sidéric

© Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem

Ensemble contre le sida


podcast
 

De l’amour plein la gueule …
Mais le sida dans l’cul !
Il est parti tout seul
L’ami qu’on ne voit plus
Il est parti très vite
C’était tout au début
La mort a pris sa bite
Et nous a fait cocus …
La mort a pris sa bite
Et puis sa vie aussi
De là où il habite
Je l’entends qui nous crie :

«Soyez pas cons les gars
Bordel protégez-vous
Nous, on ne savait pas
Mais vous vous seriez fous
Ell’ band’ra pas plus petit
Votre queue en latex
Respectez votre vie
Protégez votre sexe
Respectez votre vie
Y a trop morts dans la foule
Mourir au creux d’un lit
C’est cher payer la moule !
C’est cher payer l’amour
Que d’en mourir pour çà
Deux vies, c’est bien trop court
Pour mourir du sida !
Nos queues donnent la vie
Comme elles portent la mort
Sois pas salaud ami
Protège-moi d’abord
Sois pas salaud ami
Empêche la mort en moi
Donne-moi ces mille vies
Que ton sexe me doit ! …»

L’amour en pleine gueule ..
Et le sida dans l’cul
Éric est parti seul
On ne l’a plus revu
Il est parti très vite
C’était au tout début
La mort a pris sa bite
Et nous a faits cocus …

L’amour en pleine gueule
Et puis la vie avec
Çà dépend de toi seul
Çà dépend de toi, Mec !
L’amour en pleine gueule …
Avec la vie en plus
Çà dépend de vous seuls …
Et la mort l’a dans l’cul !

Hétéro, mon ami
C’est vrai, pour toi aussi !

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Poème écrit le 13/12/95 et dédié à Éric et ses amis – dont j’étais comme un frère …

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vendredi, 23 février 2007

Demain

 © Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem

 

Écoute bien ça, mon ami, je te le dis

Hier, c’est encore aujourd’hui

Demain ne sera pas peut-être

Écoute bien ça, mon ami, je te le dis

Demain sautera par la fenêtre

Et tu resteras là sans vie

12:35 Publié dans Les Mots que je te dis ... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteur, poème, littérature, diseur de poème, poète, poésie | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

dimanche, 17 décembre 2006

Au danseur, mon frère

 © Jacques Deslandes - texte déposé à la sacem

L’avion s’élance
Comme deux bras tendus par l’amour pour embrasser le ciel
L’avion se cabre
Et moi je suis dans son ventre, les pieds soudain posés sur les nuages
Et je pense à toi …

Merci d’être si beau, si chaud, si frère
Merci d’être si grand lorsque ton corps s’étire
Et envahit l’espace
D’une musique recréée par ton pas.
Quand le silence incroyable des mots
Que l’arche de tes bras détermine
Dans un ciel de couleurs toujours réinventées
Fait surgir ton abécédaire
Comme un grand alphabet
De l’amour
De la vie
De la fierté d’être homme
Dans ce monde où chacun devrait n’ouvrir les yeux
Que pour donner dans un sourire ce que tu donnes avec ta force
Avec la puissance de tes muscles qui s’allongent
Et qui te font flotter dans l’air
Comme après l’amour quand l’un et l’autre ne savent plus
Qui a aimé le mieux, qui a reçu plus fort …

Ton art est humain parce qu’il est amour physique
Parce qu’on le voit
Parce que c’est vraiment toi qui fais vraiment l’amour
À la musique
A l’espace
A la couleur
Parce que c’est vraiment toi qui fais vraiment l’amour
A ceux qui te regardent
A ceux qui te reçoivent si bien
Qu’ils n’ont plus d’autre choix que celui de se nourrir de la beauté
La seule
Celle dont chaque membre est si nu
Qu’on ne lui voit plus que le cœur …
Et c’est ton cœur alors qui danse plus fort que toi …

Je t’admire, Gilles
Toi dont le mouvement est parvenu à épouser l’air.
N’atterris plus, le ciel des hommes est si vaste
Qu’il te faudra plus d’une vie
Pour expliquer à tous la magie de ton art.

Captain, votre avion vole, il ne danse pas,
Mon frère, lui, si ! …

Oh ! La sublime catharsis du danseur
Qui de son corps
Par tant d’efforts
Fait un chef-d’œuvre !

A Gilles, agile et si beau quand il danse, Février 1995

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mercredi, 10 mai 2006

Pour égayer ma maison

De Marcel Rioutord 
 
Pour égayer ma maison
J'ai voulu y mettre des fleurs
Mais les fleurs ont baissé la tête
Et puis elles se sont fânées
Alors j'y ai mis des oiseaux
Mais les oiseaux ont baissé la tête
Et puis ils se sont tus
Alors ...
J'y ai mis une femme
Et depuis ?...
Depuis c'est moi qui baisse la tête                                          

13:50 Publié dans Parmi mes auteurs préférés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poème, poète, femme, poésie | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

vendredi, 10 mars 2006

Le courant d'air

Un très curieux petit poème peu connu de René de Obaldia                                                                                                                                                                                                                               
                                                                                                                                                                - - Maman, Maman viens voir
Maman le canari tombé de son perchoir
Avec un oeil tout gris
et le bec rabougri
et les pattes raidies
tout drôle sans un cri
Vite Maman vite
t'as pas de l'eau bénite
mets ta main il est froid
tout froid dans sa queue de pie
Maman qu'est-ce que tu crois?
- Il est mort mon petit
Je ne peux rien pour lui
C'est comme ta grand-mère
il est monté tout droit au paradis
- D'abord grand-mère est en enfer!
- Hector! ne prononce pas des paroles impies
- Mais comment il est mort Maman
Comment?
- Je ne sais pas, un courant d'air probablement
- Un courant d'air?
Et qu'est ce que ça veut dire la mort
C'est pour rire dis Maman, c'est pour rire
- C'est pour rire, c'est pour rire
Tu ne vas pas pleurer
Mon petit homme, mon petit trois pommes
Mon petit ange, mon petit frisé ...
- Vite Maman, ferme les fenêtres
Il ne faut pas que l'air pénètre
Ferme les portes, les vasistas
Ne laisse pas rentrer le vent
Autrement toi aussi tu vas tomber morte
Sans plus jamais parler
Jamais plus t'envoler
Le bec soudain cloué, les ailes au-dedans
Et pour combien de temps dis Maman
POUR COMBIEN DE TEMPS

23:35 Publié dans Parmi mes auteurs préférés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, littérature, poète, mère, mort, poème | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |

lundi, 25 juillet 2005

Les souvenirs de la pauvre Terre

de Nasrine Daftartchi
(jeune étudiante iranienne de 22 ans qui m'a adressé ce beau poème via internet)


Face à tous les cataclysmes qui n'arrêtent plus de frapper avec une violence inouïe aux 4 coins de la planète, ce poème prend vraiment une résonnance de plus en plus particulière.

medium_Kayopo.jpg


Je m'appelle Terre

Je suis née hier
Ou peut-être avant hier
Mais bon cela ne change rien
De ce que j’ai perdu de bien

J'ai une douleur dans mon cœur
J'ai même perdu ma sœur
Elle s'appelait l’air pur
Elle avait un chagrin dur

Elle s'envolait partout
Et me partageait tout
Tu sais ce que c’est le pire ?
C’est que ces chagrins n'empirent

Quel est donc le pourquoi?
Je t'avais tout donné de moi
Pour toi la beauté admirée
Mais bon je me suis trompée !!!

J'ai abrité l'homme
J’étais son royaume
Je l'ai porté et embrassé
J'ai ouvert mes bras pour le caresser
 
Non seulement j’ai tout perdu
Mais désormais je suis foutue
Gare à toi l'homme rebelle
Gare à toi l'homme rebelle

J'ai un chagrin dur
Je vais me tuer j'en suis sûre
Et pour me débarrasser de lui
Je m'enfuie mais m'ennuie ...

Je regrette le passé
Des jolis jours effacés
Gare à toi l'homme rebelle
Gare à toi l'homme rebelle
 
Je me suis sacrifiée pour toi
Je t'avais choisi comme Roi
Et toi en récompense
Tu as voulu mon absence

Gare à toi l’homme rebelle

Alors, je te donnerai la leçon
Qu'il fallait respecter mes dons
Voilà c'est bien décidé
Cherche-toi une idée

Pour le reste de ta vie
Il faudra te trouver un abri
Gare à toi l’homme rebelle
Gare à toi l’homme rebelle


Et pour continuer à découvrir l'univers de Nasrine, voici son blog ainsi que celui de ses amis de l'université de Tabriz http://www.azadunifr.blogspot.com/, tous passionnés par la langue française et ses auteurs.

19:51 Publié dans Poètes du cyber espace | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, terre, écologie, regret | |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer | | |